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Mon télescope
/ Mes accessoires
Le télescope que j'utilise est un Celestron
8 (Schmidt-cassegrain 203mm de diamètre). Il date de 1992 et depuis
2003, il est en poste fixe sur un pied colonne de ma fabrication. La plate-forme
de fixation à été bricolée à partir
d'un disque de frein de voiture. La monture équatoriale est une
SPDX motorisée sur les deux axes.
J'utilise un miroir basculant qui me permet de ne
pas toucher à l'orientation du système d'acquisition pour
effectuer les pointages. C'est un accessoire extrêmement utile que
je recommande vivement. L'oculaire pour le pointage est un 15mm et il
a été rendu parafocal au système d'acquisition pour
plus de confort. Une lentille de barlow et placée devant le système
d'acquisition. Cette Barlow X2 n'est pas de grande qualité et sera
remplacée prochainement par une Barlow X2 ou X3 de meilleure qualité.
Le système d'acquisition est une webcam vesta
pro modifiée longue pose avec un capteur noir et blanc (plus sensible
que le capteur couleur d'origine). J'utilise parfois une caméra
couleur vesta pro modifiée longue pose pour imager les couples
dont les couleurs sont belles et contrastées.
Pour le suivi et le pointage, j'ai fait récemment
l'acquisition du système MTSIII SDI de boxdoerfer. Ce système
permet de faire du "GOTO relatif" en utilisant le logiciel carte
du ciel. Le gain de temps est important et me permet de mesurer 5-6 couples
par heure.
L'acquisition des
mesures
Je prépare mon programme d'observation
pour la nuit en utilisant carte du ciel pour le repérage et doublestars.free.fr
pour trier les couples selon divers critères (le plus souvent les
critères sont delta M <2.5 magnitude primaire <10 séparation
<10") dès que mon expérience sera plus probante,
je m'attaquerai aux couples négligés du WDS. J'ai aussi
un penchant pour les doubles Jonckheere (pas tres serrées mais
très faibles)
Les acquisitions se font en commençant
par les étoiles les plus à l'ouest. La caméra est
installée de manière à orienter le côté
le plus large du capteur (axe des X) parallèlementà l'ascention
droite (équateur céleste) avec le nord en haut. Une fois
en place dans le porte oculaire du miroir basculant la caméra ne
doit plus bouger sous peine de devoir refaire un étalonnage. Il
est également indispensable d'avoir un instrument mis en station
de manière précise (méthode bigourdant ou king) afin
d'éviter une rotation de champ qui entraînerait alors une
erreur importante sur les angles mesurés.
Réglage de la
caméra : La caméra doit passer en mode RAW,
le gain et l'exposition sont réglés en fonction du couple.
Il est important de ne pas saturer les étoiles. La cadence du mode
raw est de 5 images par seconde. Le gamma est réglé à
0 tous les autres réglages sont à 50%.
L' étalonnage
: Pour mesurer un couple il faut connaître avec
précision l'orientation des images au moment de l'acquisition ainsi
que "l'échelle" des pixels, c'est-à-dire le champ
en seconde d'arc vu par un pixel (c'est l'échantillonnage) ce dernier
paramètre dépend de la focale du système. L'étalonnage
permet de déterminer l'échantillonnage des images obtenues
avec le dispositif. C'est une étape donc tres importante. Elle
consiste à imager un couple dont la séparation et l'angle
sont fixes et bien connus. Apres réduction astrométrique
les valeur de l'échantillonnage et d'orientation des images permettront
de mesurer tous les autres couples de la soirée. Idéalement,
ces acquisitions de couples étalons se font 3 fois dans la nuit
(au début, au milieu et à la fin). Normalement un seul étalonnage
est suffisant mais en pratique trois étalonnages permettent de
confirmer qu'il n'y a pas eu de changement accidentel de la position de
la caméra lors de la nuit. Une liste des couples étalons
a été publiée par Guy Morlet de la commission des
étoiles doubles de la société astronomique de France.
L'acquisition des images
: Les images sont acquises avec le logiciel Astrosnap
d'Axel Canicio. A chaque couple correspond un dossier dans lequel les
images sont enregistrées au format bmp (sortie webcam) Il ne faut
pas hésiter à prendre beaucoup d'images ! En général
100 images suffisent pour avoir assez d'images à mesurer apres
élimination des images turbulées mais parfois en fonction
de la turbulence on peut en prendre beaucoup plus.
la reduction astrometrique
Les logiciels : Le logiciel
indispensable est "Reduc" de Florent Losse. Ce logiciel remarquable
permet la réduction astrométrique sur de nombreuses images
sans se fatiguer! De nombreuses fonctions facilitent le traitement "par
lot" mais aussi l'exportation des données. Tout ce dont vous
avez besoin pour faire vos mesures d'étoiles doubles se trouve
dans ce logiciel incontournable. Un autre
logiciel développé par Guy Morlet et Maurice Salaman existe
également mais moins adapté au traitement "en lot"
et donc un peu plus laborieux quand on veut faire beaucoup de mesures.
Cela dit, au contraire de "Reduc", les couples tres sérrés
peuvent etre mesurés. Je considère qu'un couple est très
sérré quand la lumière d'une composante vient influencer
celle de l'autre.
La détermination
de l'échantillonnage et de l'orientation des images : Pour
trouver ces valeurs qui serviront à mesurer toutes les autres étoiles,
il faut connaître l'angle et la séparation de l'étalon.
Ces informations doivent être saisies dans le logiciel. Il faut
ensuite charger les images de l'étoile étalon et faire la
mesure de chacune d'entre elles. Si certaines images ne sont pas bonnes
alors vous pouvez réaliser un "best of" et ne mesurer
que les meilleures. Le logiciel se charge alors de faire le calcul de
l'orientation et de l'échantillonnage. Si vous avez pris 3 étalons
au cours de la nuit, la valeur finale à retenir est la moyenne
des trois.
La mesure proprement
dite : Apres avoir obtenu les informations de l'orientation
de la caméra et de l'échantillonnage issue de la première
étape vous pouvez passer à la mesure des couples de la nuit.
Il vous suffit alors de charger les images et de procéder à
une réduction automatique ou manuelle en n'oubliant pas de renseigner
les valeurs d'étalonnage. Reportez-vous à l'excellent tutorial
du logiciel pour comprendre comment fonctionne la mesure proprement dite.
Mais en gros, cela se résume à deux clics sur chaque étoiles.
Vous obtenez alors les valeurs recherchées moyennes de toutes les
mesures sur chaque image à savoir l'angle de position (aussi appelé
theta) et l'écartement (aussi appelé rho). Vous pouvez ensuite
sauvegarder le fichier de "log" qui comporte toutes ces informations.
Si le couple mesuré est faible et qu'il ne ressort que très
difficilement du bruit de fond de l'image (cas d'un signal sur bruit faible)
vous pouvez faire un compositage de toutes les trames (toujours avec reduc)
et mesurer sur l'image compositée. Le seul inconvenient c'est que
vous n'avez plus l'information de l'écart type puisque vous n'avez
plus qu'une seule mesure.
Chaque couple doit etre mesuré trois fois
sur des périodes relativement rapprochées (quelques semaines).
La mesure finale sera la moyenne des trois.
l'evaluation de la precision
Il existe un indicateur qui permet de connaître
la précision des mesures : c'est l'écart type. Cette valeur
donne une bonne idée de la dispertion des "pointés".
Deux écarts types sont à prendre considération, il
s'agit de l'écartype correspondant à la mesure des trames
et celui qui correspond à la dispersion des trois valeurs (dispersion
interne) qui servent à obtenir la mesure moyenne finale. La valeur
de l'écart type est donnée par réduc mais il est
aussi possible de la calculer en reportant les mesures dans un tableau
excel et en appliquant la fonction d'écart type. Toute variation
importante des écarts types doit faire l'objet d'une étude
approfondies des causes (turbulence, méthode, matériel,
réglage...)
Voici mes premières analyses faites sur un
echantillons de 44 couples représentant 114 mesures effectuées
de Mai à Juillet 2005

Sur les 44 couples mesurés, 11 ont
une différence de magnitude >1.5

Sur les 44 couples mesurés 13 ont
une séparation > 6 " et 60% des couples sont < 5"

Environ 60% des mesures ont une dispersion
comprise entre 0.03" et 0.1 "

Les dispertions >2° correspondent
à des couples délicats par la séparation et/ou par
la différence de magnitude.


La justesse sera évaluée avec l'étude
des variations des valeurs des échantillonnages mesurés
à l'aide des couples étalons. Avec une même configuration,
toutes les valeurs mesurées doivent être le plus stables
possible.

Si l'on retire les couples stf2277 et stt370 qui semblent ne pas etre
conformes, mon echantillonnage est compris entre 0,223280 et 0,225020
ce qui fait une fourchette de 0,00174 " / pixel. On le constate avec
stf2277 et stt370 : le choix des étalons est crucial car même
si ces deux couples étaient dans le fichier des étalons,
les valeurs de rho et theta n'étaient pas assez justes (parfois
il faut appliquer une variation Hipparcos). Le fichier des couples étalons
fait l'objet actuellement de travaux de mise àjour. Donc avant
de choisir un couple étalon il est préférable de
demander l'avis d'un spécialiste.

Une autre indication de justesse est la comparaison
de vos mesures avec les valeurs données par les catalogues de référence
comme le WDS, l'Hipparcos et les ephémérides du 6ème
catalogue d'orbite (dans le cas de couple orbital)
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